Karol Beffa: Je N'Ai Plus Que Les Os: Vocal: Vocal Score

A l'automne 2017, Mathieu Laine m'a soumis un texte destiné à des enfants, Le Roi qui n'aimait pas la musique, qu'il souhaitait que je transforme en conte musical. La version que j'ai alors composée était pour récitant, violon, violoncelle, clarinette et piano. Nous l'avons enregistrée, Patrick Bruel, Renaud Capuçon, Edgar Moreau, Paul Meyer et moi. Elle a paru en livre-disque chez Gallimard. Le conte narre les états d'âme d'un monarque au caractère jaloux régnant sur une microsociété de quatre musiciens auxquels il interdit peu à peu de jouer de leur instrument, jusqu'à les contraindre à un silence total. Une période de désolation s'ensuit, mais la venue d'un voyageur et les conseils d'une fée qui suggère de faire apprendre au roi à frapper du tambour permettront à la musique de renaître et au paysage de revivre. Ma composition suit au plus près la trame du récit : sérénité et gaieté se troublant au fur et à mesure, climat de mélancolie, d'angoisse et d'abattement, renaissance et vivacité retrouvée. Désireux de respecter la visée pédagogique de cette collection de livres-disques, je présentais au début, instrument par instrument, les quatre sujets du petit royaume. Bien que la pièce fût destinée à un public d'enfants, j'avais voulu une écriture musicale qui rende hommage à la technique époustouflante des trois instrumentistes virtuoses et j'avais pris plaisir à la truffer d'acrobaties en tous genres : écarts, déplacements, vitesse, déhanchements rythmiques, registres extrêmes? Commande de l'ensemble Saxo Voce, la présente version est pour récitant, quatuor de saxophones et piano. Il ne s'agit pas d'une nouvelle composition sur le texte de Mathieu Laine, mais d'un arrangement de la version originale. Il en conserve le caractère acrobatique et multiplie les défis musicaux que ces saxophonistes virtuoses s'amusent à déjouer. / Ensemble vents / Billaudot

Par BEFFA KAROL. It rings a bell… est mon second quatuor avec piano, après Café 2010, clin d’oeil à Piazzolla. Le titre est à prendre au sens propre - s’y font entendre des sonorités de cloches – et au sens figuré – la pièce se veut un rappel des litanies de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance. Les deux mouvements, très contrastés, ne sont liés que par un même recours à la technique du canon et par l’appel qui y est fait aux sons d’un carillon d’église. Dans le premier, un thème hypnotique déroule une musique étale, au tempo languissant. Le caractère non modulant explore tous les registres, depuis le grave sépulcral du glas jusqu’aux tintements aigus de sonnailles enfantines, le tout dans un parfum d’un archaïsme assumé. Tranchant avec ce climat de mystère et de rêve, le second mouvement est un tourbillon d’énergie. Créés par des bariolages de cordes, des thèmes s’amorcent, se répètent dans un ostinato de plus en plus violent, se font envahissants, et trouvent leur conclusion dans un déluge sonore théâtralisé. Ces deux mouvements peuvent être joués indépendamment l’un de l’autre ou bien enchaînés. Karol BEFFA/ Répertoire / Trio à Cordes et Piano